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– De déjeuner ?… demanda en riant Annah Wolston.

– Précisément, répliqua Ernest.

– À table donc, s’écria Jack, car j’ai une faim à dévorer mon assiette… et un estomac à la digérer ! »

Tout le monde fut d’accord pour s’installer au fond de la grève, près de la coupure, à l’abri des rayons du soleil. On alla chercher les provisions de la pinasse, conserves de viandes, jambons fumés, volailles froides, gâteaux de cassave, pain cuit de la veille. En fait de boisson, la cambuse de la pinasse possédait plusieurs fûts d’hydromel, et même quelques bouteilles du vin de Falkenhorst qui seraient débouchées au dessert.

Après le débarquement des vivres et des ustensiles, Mme Wolston, Mme Zermatt et Annah mirent le couvert sur un tapis de sable fin doublé d’épaisses touffes d’un varech très sec. Puis, chacun prit sa part d’un déjeuner copieux qui permettrait d’attendre le dîner de six heures du soir.

Assurément, débarquer sur cette grève, se rembarquer, relâcher en un autre point du littoral, puis le quitter dans les mêmes conditions, cela n’aurait point valu la peine d’avoir entrepris ce voyage. Le district de la Terre-Promise ne devait comprendre, en somme, qu’une minime portion de la Nouvelle-Suisse.

Aussi, dès que le repas fut achevé, M. Wolston de dire :