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seconde patrie.

que nous avions de tirer à cette époque, chaque année, nos caronades de l’îlot du Requin, auxquelles ont répondu les trois détonations de la corvette.

– Je suis bien obligé de me rendre… avoua Ernest.

– Et quelles ont été nos incertitudes, nos angoisses, reprit M. Zermatt, pendant les trois jours qui ont suivi, alors que la tempête nous empêchait de retourner à l’îlot renouveler nos signaux, et quelle crainte que le bâtiment ne fût reparti avant que nous eussions pu le rejoindre !…

– Oui, mes amis, observa M. Wolston, c’eût été pour vous une affreuse déception ! Constater qu’un navire avait relâché dans cette baie, sans que vous eussiez communiqué avec lui !… À mon avis, toutefois, vos chances d’être rapatriés n’en étaient pas moins très augmentées…

– Cela n’est pas douteux, déclara Ernest, puisque notre île n’était plus inconnue, puisque ce navire devait en avoir relevé le gisement qui eût figuré sur les cartes marines… Quelque bâtiment fût venu un jour ou l’autre prendre possession de cette terre…

– Enfin, et pour conclure, dit Jack, la Licorne est arrivée, la Licorne a été signalée, la Licorne a été visitée, la Licorne est partie, la Licorne reviendra, et, ce qui nous reste à faire, je pense, c’est…