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seconde patrie.


– C’est à croire, mon cher Wolston, répliqua M. Zermatt, mais au prix de quelles fatigues, et à quel désespoir aurions-nous été en proie pendant ces premiers jours…

– Et qui sait même, ajouta Ernest, si notre bateau de cuves ne se fût pas brisé sur ces roches !… Quelle différence avec l’embouchure du ruisseau des Chacals, où le débarquement a pu s’effectuer sans danger ni peine

– Le ciel vous a visiblement protégés, mes amis, affirma Mme Wolston.

– Visiblement, ma chère Merry, répondit Mme Zermatt, et je n’oublie pas de l’en remercier chaque jour. »

Vers onze heures, l’Élisabeth atteignit la baie de la Licorne, et, une demi-heure plus tard, elle jeta l’ancre au pied d’une roche, près de l’endroit où la corvette anglaise avait pris sa relâche.

L’intention de M. Zermatt, d’accord avec ses compagnons, était de débarquer sur ce coin de la baie, d’y passer le reste de la journée, puis d’en repartir le lendemain, au lever du jour, en continuant de longer le littoral.

Lorsque l’ancre eut été envoyée par le fond, une amarre rapprocha l’arrière de la pinasse et le débarquement s’effectua sur un sable fin et dur.

Autour de la baie se dressait une falaise calcaire qui mesurait une centaine de pieds de sa base à sa crête, à laquelle on ne pouvait