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seconde patrie.

d’une rivière qu’il sera possible de remonter, sinon avec la pinasse, du moins avec le canot.»

Ce projet accepté, on fixa le départ au surlendemain.

Trente-six heures, du reste, ce n’était pas trop demander pour les préparatifs. D’abord il convenait de mettre l’Élisabeth en état de faire le voyage, et, en même temps, il fallait pourvoir à la nourriture des animaux domestiques pendant une absence que des circonstances imprévues prolongeraient peut-être.

Donc, besogne assez longue pour les uns comme pour les autres.

M. Wolston et Jack s’occupèrent de visiter la pinasse, qui était mouillée au fond de la crique. Elle n’avait pas pris la mer depuis son voyage à la baie de la Licorne. Certaines réparations durent être faites, et M. Wolston s’y entendait. La navigation ne lui serait pas non plus chose nouvelle, et ne pouvait-on compter sur Jack, l’intrépide successeur de Fritz, qui manœuvrait l’Élisabeth comme le kaïak ?… Et même il y aurait lieu de réprimer son ardeur : elle risquait de le pousser à quelque imprudence.

M. Zermatt et Ernest, Mme  Zermatt, Mme  Wolston et Annah, chargés d’approvisionner les étables et la basse-cour, s’en acquittèrent avec soin. Il restait grande quantité des récoltes précédentes. En leur qualité d’herbivores, ni les buffles, ni l’onagre, ni les ânons, ni les vaches,