Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

135
seconde patrie.

assurer la nourriture de l’hiver. Moutons, chèvres, porcs étaient actuellement au nombre d’une centaine à Waldegg, à l’ermitage d’Eberfurt, à Prospect-Hill, et les étables de Felsenheim n’eussent pas suffi à loger tout ce troupeau. Passe encore pour la volaille que l’on ramenait avant le mauvais temps dans la basse-cour, où les soins quotidiens ne faisaient défaut ni aux poules, ni aux outardes, ni aux pigeons. Quant aux oies, aux canards, ils pourraient s’ébattre sur la mare, située à deux portées de fusil. Seules, les bêtes de trait, ânons et buffles, les vaches et leurs veaux, ne quittaient point Felsenheim. De cette façon, même en ne tenant pas compte de la chasse et de la pêche, qui ne cessaient pas d’être fructueuses d’avril à septembre, l’alimentation était assurée rien qu’avec les produits de la basse-cour.

Toutefois, à la date du 15 mars, il s’en fallait d’une huitaine de jours que les travaux de la campagne exigeassent le concours de tous. Cette semaine, il n’y aurait donc aucun inconvénient à l’occuper par quelque excursion en dehors des limites de la Terre-Promise. Ce fut l’objet d’une conversation à laquelle les deux familles prirent part dès le soir même. Les avis allaient être partagés d’abord, avant de se concentrer sur celui qui eut finalement l’approbation générale.

M. Wolston ne connaissait guère que la partie qui s’étendait entre le ruisseau des Chacals et