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seconde patrie.

duiront davantage, elles produiront trop, et nous ne saurons que faire de nos récoltes, car, enfin, il n’y a pas encore de marché à Felsenheim…

– Il y en aura un, Jack, répondit M. Zermatt, comme il y aura plus tard une ville, puis des villes, non seulement dans la Terre-Promise, mais dans toute la Nouvelle-Suisse… C’est à prévoir, mon enfant…

– Et, ajouta Ernest, lorsqu’il y a des villes, c’est qu’il y a des habitants qui doivent être assurés de leur nourriture. Il faut donc obtenir du sol tout ce qu’il peut donner…

– Et nous l’obtiendrons, ajouta M. Wolston, grâce à ce système d’irrigation que j’étudierai, si vous le voulez bien.»

Jack garda le silence, et ne se rendit pas. Que la colonie anglaise comptât quelque jour une population nombreuse, sans doute d’origines diverses, cela ne lui agréait guère, et, à bien lire au fond du cœur de Mme Zermatt, peut-être eût-on déchiffré le même regret pour l’avenir…

Quoi qu’il en soit, dans les rares heures de loisir que leur laissaient parfois les travaux des champs, M. Wolston, M. Zermatt et Ernest, qui s’intéressaient fort à ce genre de travaux, étudièrent cette question d’irrigation. Après avoir relevé l’alignement et le nivellement du terrain, on reconnut que sa disposition se prêtait à l’établissement d’un canal.

En effet, à un quart de lieue dans le sud de