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seconde patrie.

devaient se plaire, et leur amitié ne pourrait que s’accroître lorsqu’elles se connaîtraient mieux. Aucune frivolité d’esprit, mêmes instincts d’activité et d’ordre, même affection pour leurs maris et leurs enfants. Les soins du ménage les occuperaient ensemble à Felsenheim, et elles se partageraient la besogne pendant les visites aux métairies de Waldegg, de l’ermitage d’Eberfurt et de Zuckertop.

Quant à Annah Wolston, ce n’était plus une fillette à dix-sept ans. Sa santé avait été un peu ébranlée comme celle de son père, et le séjour à la Terre-Promise lui ferait certainement grand bien, en affermissant sa constitution, en rendant des couleurs à ses joues un peu pâlies. Blonde, de jolis traits, une carnation qui recouvrerait promptement sa fraîcheur, le joli regard de ses yeux bleus, son élégante démarche, elle promettait de devenir une fort agréable personne. Quel contraste entre elle et sa sœur, cette pétillante Doll, avec ses quatorze ans, son rire frais et sonore qui aurait empli toutes les chambres de Felsenheim, une brunette toujours chantant, toujours parlant, avec des réparties drôles ! Eh bien, il reviendrait, cet oiseau envolé, après quelques mois trop longs sans doute, et son gazouillement recommencerait à réjouir tout ce petit monde !

Du reste, il importait de procéder à l’agrandissement de Felsenheim. Au retour de la Licorne, cette demeure serait insuffisante. À