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seconde patrie.

cette terre. Enfin des émigrants ne tarderaient guère à peupler cette lointaine colonie de la Grande-Bretagne.

Oui ! dans un an au plus, un beau jour, au large du cap de l’Espoir-Trompé, apparaîtrait un bâtiment venant de l’ouest, et ce ne serait as pour disparaître vers le nord ou l’est ! Il manœuvrerait de manière à rallier la baie du Salut. Ce serait vraisemblablement la Licorne. D’ailleurs, quel qu’il fût, ce navire ramènerait le colonel Montrose et sa fille, il ramènerait Fritz et François, il ramènerait les enfants de M. et de Mme  Wolston !

Ainsi donc la situation avait changé du tout au tout. Les hôtes de cette Nouvelle-Suisse n’étaient plus ces naufragés du Landlord qui avaient trouvé refuge sur une côte inconnue, n’attendant que du hasard un secours qui trop souvent n’arrive jamais. Le gisement de cette terre était maintenant fixé en longitude et en latitude. Le lieutenant Littlestone en possédait es relèvements exacts. Il les communiquerait aux bureaux de l’Amirauté, qui donnerait les ordres nécessaires pour la prise de possession, un quittant la Nouvelle-Suisse, c’était comme an lien de plusieurs milliers de lieues qui se déroulait à l’arrière de la corvette, — un lien qui la rattachait à l’ancien continent et que rien ne pourrait rompre dans l’avenir.

Il est vrai, on ne connaissait encore qu’une partie de sa côte septentrionale, — tout au