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seconde patrie.

pavillon blanc et rouge en l’honneur de la jeune fille.

Lorsque cette salve eut été rendue par les deux petites pièces de la pinasse, M. Zermatt vint accoster au moment où le kaïak débarquait Fritz et François. Puis, la famille au grand complet remonta la grève pour gagner Felsenheim.

À quel sentiment d’admiration s’abandonna Jenny, en pénétrant dans cette galerie fraîche et verdoyante, en voyant l’aménagement et l’ameublement des diverses chambres ! Et lorsqu’elle aperçut la table de la salle à manger préparée par les soins de Fritz et de son frère, les tasses de bambou, les assiettes de noix de coco, les coupes d’œufs d’autruche, auprès des ustensiles d’origine européenne provenant du Landlord !

Le dîner se composait de poisson frais, d’un rôti de volaille, d’un jambon de pécari, de fruits de diverses espèces, que l’hydromel et le vin des Canaries arrosèrent agréablement.

À la nouvelle venue fut réservée la place d’honneur, entre M. et Mme Zermatt. Et de nouvelles larmes coulèrent de ses yeux, larmes d’attendrissement et de joie, quand sur une banderole enguirlandée de fleurs, suspendue au-dessus de la table, elle lut ces mots :

« Vive Jenny Montrose !… Bénie soit son arrivée dans le domaine du Robinson Suisse ! »

Alors elle raconta son histoire :

Jenny était la fille unique du major William