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sans dessus dessous.

— Deux cents cents ! vociféra Flint.

— Une fois… deux fois ! reprit le commissaire-priseur. Personne ne met au-dessus ?… »

Le major Donellan, mu par un mouvement involontaire, se releva de nouveau, regarda les autres délégués. Ceux-ci n’avaient d’espoir qu’en lui pour empêcher que la propriété du Pôle nord échappât aux Puissances européennes. Mais cet effort fut le dernier. Le major ouvrit la bouche, la referma, et, en sa personne, l’Angleterre s’affaissa sur son banc.

« Adjugé ! cria Andrew Gilmour, en frappant la table du bout de son marteau d’ivoire.

— Hip !… hip !… hip ! pour les États-Unis ! » hurlèrent les gagnants de la victorieuse Amérique.

En un instant, la nouvelle de l’acquisition se répandit à travers les quartiers de Baltimore, puis, par les fils aériens, à la surface de toute la Confédération ; puis, par les fils sous- marins, elle fit irruption dans l’Ancien Monde.

C’était la North Polar Practical Association, qui, par l’entremise de son homme de paille, William S. Forster, devenait propriétaire du domaine arctique, compris à l’intérieur du quatre-vingt-quatrième parallèle.