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sans dessus dessous.

cent cinquante mètres. En défalquant la place occupée par la poudre et le projectile, il resterait à celui-ci encore quatre cent quatre-vingt douze mètres à parcourir jusqu’à la bouche, ce qui assurerait tout son effet utile à la poussée produite par l’expansion des gaz.

Cela étant, une première question se posait — question de pure balistique : le projectile dévierait-il de la trajectoire, qui lui était assignée par les calculs de J.-T. Maston ? En aucune façon. Les calculs étaient corrects. Ils indiquaient dans quelle mesure le projectile devait dévier vers l’est du méridien du Kilimandjaro, en vertu de la rotation de la Terre sur son axe, et quelle était la forme de la courbe hyperbolique qu’il décrirait en vertu de son énorme vitesse initiale.

Seconde question : Serait-il visible pendant son parcours ? Non, car, au sortir de la galerie, plongé dans l’ombre de la Terre, on ne pourrait l’apercevoir, et, d’ailleurs, par suite de sa faible hauteur, il aurait une vitesse angulaire très considérable. Une fois rentré dans la zone de lumière, la faiblesse de son volume le déroberait aux plus puissantes lunettes, et, à plus forte raison, quand, échappé aux chaînes