Page:Verne - Sans dessus dessous, Hetzel, 1889.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

117
sans dessus dessous.

Mais ces derniers mots — peu agréables pour l’aimable veuve — furent prudemment murmurés à distance, de manière à ne pas impressionner la plaque de l’appareil.

Puis J.-T. Maston, comprenant qu’il ne pouvait se dispenser de répondre, au moins par une phrase polie, reprit :

« Ah ! c’est vous, mistress Scorbitt ?

— Moi, cher monsieur Maston !

— Et que me veut mistress Scorbitt ?…

— Vous prévenir qu’un violent orage ne tardera pas à éclater au-dessus de la ville !

— Eh bien, je ne puis l’empêcher…

— Non, mais je viens vous demander si vous avez eu soin de fermer vos fenêtres… »

Mrs Evangélina Scorbitt avait à peine achevé cette phrase, qu’un formidable coup de tonnerre emplissait l’espace. On eût dit qu’une immense pièce de soie se déchirait sur une longueur infinie. La foudre était tombée dans le voisinage de Balistic-Cottage, et le fluide, conduit par le fil du téléphone, venait d’envahir le cabinet du calculateur avec une brutalité toute électrique.

J.-T. Maston, penché sur la plaque de l’appareil, reçut la plus belle gifle voltaïque qui ait