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― Libres ! s’écria Uncle Prudent.

― Oui… dans les limites de l’Albatros ! »

Uncle Prudent et Phil Evans se précipitèrent hors de la cellule.

Et que virent-ils ?

À douze ou treize cents mètres au-dessous d’eux, la surface d’un pays qu’ils cherchaient en vain à reconnaître.





VI


que les ingénieurs, les mécaniciens et autres savants feraient, peut-être bien de passer.


« À quelle époque l’homme cessera-t-il de ramper dans les bas-fonds pour vivre dans l’azur et la paix du ciel ? »

À cette demande de Camille Flammarion, la réponse est facile : ce sera à l’époque où les progrès de la mécanique auront permis de résoudre le problème de l’aviation. Et, depuis quelques années ― on le prévoyait ― une utilisation plus pratique de l’électricité devait conduire à la solution du problème.

En 1783, bien avant que les frères Montgolfier eussent construit la première montgolfière, et le physicien Charles son premier ballon, quelques esprits aventureux avaient rêvé la conquête de l’espace au moyen d’appareils mécaniques. Les premiers inventeurs n’avaient donc pas songé aux appareils plus légers que l’air ― ce que la physique de leur temps n’eût point permis d’imaginer. C’était aux appareils plus lourds que lui, aux machines volantes, faites à l’imitation de l’oiseau, qu’ils demandaient de réaliser la locomotion aérienne.

C’est précisément ce qu’avait fait ce fou d’Icare, fils de Dédale, dont les ailes, attachées avec de la cire, tombèrent aux approches du soleil.