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licencié comme inutile, puisque de pareils attentats pouvaient se produire, sans qu’il fût possible d’en retrouver les auteurs ― et peut-être n’avaient-ils pas tort.

En somme, la police resta ce qu’elle était, ce qu’elle sera toujours dans le meilleur des mondes qui n’est pas parfait et ne saurait l’être.





V


dans lequel une suspension d’hostilités est consentie entre le président et le secrétaire du weldon-institute.


Un bandeau sur les yeux, un bâillon dans la bouche, une corde aux poignets, une corde aux pieds, donc impossible de voir, de parler, de se déplacer. Cela n’était pas fait pour rendre plus acceptable la situation de Uncle Prudent, de Phil Evans et du valet Frycollin. En outre, ne point savoir quels sont les auteurs d’un pareil rapt, en quel endroit on a été jeté comme de simples colis dans un wagon de bagages, ignorer où l’on est, à quel sort on est réservé, il y avait là de quoi exaspérer les plus patients de l’espèce ovine, et l’on sait que les membres du Weldon-Institute ne sont pas précisément des moutons pour la patience. Étant donné sa violence de caractère, on imagine aisément dans quel état Uncle Prudent devait être.

En tout cas, Phil Evans et lui devaient penser qu’il leur serait difficile de prendre place, le lendemain soir, au bureau du club.

Quant à Frycollin, yeux fermés, bouche close, il lui était impossible de songer à quoi que ce fût. Il était plus mort que vif.

Pendant une heure, la situation des prisonniers ne se modifia pas. Personne ne vint les visiter ni leur rendre la liberté de mouvement et de parole, dont ils auraient eu si grand besoin. Ils étaient réduits à des soupirs