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« À notre dernière séance, messieurs, la discussion avait été fort vive (Écoutez, écoutez) entre les partisans de l’hélice avant et de l’hélice arrière pour notre ballon Go a head ! (Marques de surprise). Or, nous avons trouvé moyen de ramener l’accord entre les avantistes et les arriéristes, et ce moyen, le voici : c’est de mettre deux hélices, une à chaque bout de la nacelle ! » (Silence de complète stupéfaction.)

Et ce fut tout.

Oui, tout ! De l’enlèvement du président et du secrétaire du Weldon-Institute, pas un mot ! Pas un mot de l’Albatros ni de l’ingénieur Robur ! Pas un mot du voyage ! Pas un mot de la façon dont les prisonniers avaient pu s’échapper ! Pas un mot enfin de ce qu’était devenu l’aéronef, s’il courait encore à travers l’espace, si l’on pouvait craindre de nouvelles représailles contre les membres du club !

Certes, l’envie ne manquait pas à tous ces ballonistes d’interroger Uncle Prudent et Phil Evans ; mais on les vit si sérieux, si boutonnés, qu’il parut convenable de respecter leur attitude. Quand ils jugeraient à propos de parler, ils parleraient, et l’on serait trop honoré de les entendre.

Après tout, il y avait peut-être dans ce mystère quelque secret qui ne pouvait encore être divulgué.

Et alors Uncle Prudent, reprenant la parole au milieu d’un silence jusqu’alors inconnu dans les séances du Weldon-Institute :

« Messieurs, dit-il, il ne reste plus maintenant qu’à terminer l’aérostat le Go a head auquel il appartient de faire la conquête de l’air. ― La séance est levée. »