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Féconds, glorieux mots,
Qui jetés à l'armée, au sein de la bataille,
Font des pauvres soldats courbés sous la mitraille,
D'invincibles héros !

Ces terribles élans qui s'échappent de l’âme,
Bondissent dans les rangs, brûlent comme la flamme,
Raniment les blessés,
Partent comme un boulet sous l'effort de la poudre,
Et qui dans leur fureur, semblables à la foudre,
Par Dieu seul sont lancés.

Nous en savons de toi ! car sommé de te rendre,
Quand ton bras affaibli ne pouvait te défendre,
Que morts ou dispersés,
Tes braves, de leur corps jonchaient l'humide plaine,
Que l'honneur, haletant, épuisé, hors d’haleine,
Te criait : c'est assez !

Tu presses sur ton cœur ardent à la victoire
De ton drapeau brisé tous les lambeaux de gloire
Arrachés aux combats !
Baïonnettes, boulets, rien, rien ne te retarde !