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L’automne l’a donné, quand les jours pluvieux
Ont passé sur sa tête, et dans son sein, son âme
Fait germer la sagesse, ineffable dictame !

Tels sont donc les travaux du chemin où la mort
A pris les malheureux voués au triste sort ;
Au terme de la route et du triste voyage,
L’homme sort vieux, cassé, les cheveux blancs, mais sage.
S’il n’a plus la vigueur l’ardeur et la beauté,
S’il n’a pas les trésors et leur impureté,
S’il n’a pu ramasser aux fossés de la voie
Ces plaisirs, ces remords où tout le cœur se noie
S’il n’a plus à jouir de tout ce vain plaisir,
S’il ne semble n’avoir que le temps de mourir,
S’il n’a pas ces trésors qui produisent l’ivresse,
Le vieillard est joyeux, car il a la sagesse !

Les voilà ces deux buts ! Voilà leur parité !
L’un donne la sagesse, avec la pauvreté ;
L’autre donne la honte, et l’or pendant la vie ;
L’un pendant des longs jours à suscité l’envie
L’autre à laissé jouir en tous lieux, en tous temps,
Des plaisirs, des trésors, des richesses, des sens !