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- Fichtre -. Dans ce désordre à mes yeux se présente
Un jeune homme ayant plus de dix livres de rente,
Tout aussi sain d'esprit que quand on n'a pas bu.
Sa vue a ranimé mon esprit abattu.
Mais lorsque, revenant de mon trouble funeste,
J'admirais sa douceur, son air noble et modeste,
J'ai reçu dans le dos un rude coup de pied ;
Même il avait, je crois, des clous à son soulier.
- De tant d'objets divers le byzarre assemblage
Peut-être du hasard vous paraîtra l'ouvrage ;
Et ce coup, tout d'abord aveuglé par ma peur,
Je l'ai pris pour le choc d'un navire à vapeur !!
Mais de ce souvenir, mon âme possédée
Deux fois en dormant senti la même idée ;
Deux fois mon triste dos s'est vu trop menacer
Par ce pied vigoureux tout prêt à le frapper.
Las enfin de penser que je voyais ma vie
Dépendant du vouloir de ce pied, infamie !
Je me levai, je pris mes bottes, puis tel quel,
Je sortis : mais voyez ce qu'est l'esprit mortel.
Par instinct chez ma... est ma marche attirée ;
D'implorer son appui, je conçus la pensée ;
J'ai cru qu'elle pourrait avec son air si doux,