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XXXIII.
La Mort
Sonnet


 
Dans ce pauvre village où la vie est amère,
Le triste champ de mort, à l’aspect maladif,
Vient étaler les pleurs du cyprès et de l’if
À l’âme du passant qui pâlit et se serre !

Là, point de ces tombeaux, au chapiteau plaintif,
Où des riches s’endort la gloire mensongère,
Mais de fragiles croix, indice si naïf
De l’endroit où du pauvre a fini la misère !

À la ville où toujours pétille le plaisir,
Où l’abondance obvie au plus simple désir,
La mort n’est pas la fin d’un esclavage !

Mais au triste village, où gît l’accablement,
Oh ! la mort ne saurait venir trop promptement !…
Et pourtant à la ville, on meurt comme au village !