Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/204

Cette page n’a pas encore été corrigée


XXV.
Affaire praslin
Sonnet


Un crime sans pareil vient défrayer la terre
De ses affreux détails, lugubre vérité !
La France, son théâtre, épanchant sa colère
Sur ce forfait tout plein de sang, de lâcheté !

Un grand ! un pair ! un duc ! scélérat, adultère,
A, par sa concubine à ce meurtre excité,
Tué sa femme pure, et de neuf enfants mère ;
Que sa punition soit dans l'éternité !

O France ! tu t'émeus ! tu gémis sur ce crime,
Tu maudis l'assassin, tu pleures sa victime,
Invoquant contre lui du ciel la juste loi !

Et tu ne t'émeus pas, pour châtier toi-même,
Ton vil gouvernement qui te joue et blasphème !
Qui tua son épouse, et c'est la bonne foi !