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Endroit reconnaissable,
Car il est au tournant
De la pointe de sable,
A gauche !… Et, maintenant,

Qu’il tourne son écoute
A son taquet de fer…
John est en bonne route,
John Playne en pleine mer !

5


En avant, c’est le vide,
Vide farouche et noir !
Et sans l’éclair livide
On n’y pourrait rien voir.

Le vent là-haut fait rage
Mais ne tardera pas,
Sous le poids de l’orage
A se jeter en bas.

En effet, la rafale
Se déchaîne dans l’air
Se rabaisse et s’affale
Presqu’au ras de la mer.

6


Mais John a son idée,
C’est de gagner au vent
Rien que d’une bordée
Comme il l’a fait souvent.

Il a toute sa toile
Bien qu’il vente grand frais,
Il a bordé sa voile
Et s’élève au plus près.

C’est miracle, à vrai dire,
S’il ne s’est pas perdu
Mais John ne fait qu’en rire…
Enfin il est rendu,

Et, bien que la tempête
Soit redoutable alors,
Qu’importe ! John s’entête…
Son chalut est dehors.