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p’tit-bonhomme.

III

ragged-school


« Et le numéro 13, qu’est-ce qu’il a ?…

— La fièvre.

— Et le numéro 9 ?… »

— La coqueluche.

— Et le numéro 17 ?…

— La coqueluche aussi.

— Et le numéro 23 ?…

— Je crois que ce sera la scarlatine. »

Et, à mesure que ces réponses lui étaient faites, M. O’Bodkins les inscrivait sur un registre admirablement tenu, au compte ouvert à chacun des numéros 23, 17, 9 et 13. Il y avait une colonne affectée au nom de la maladie, à l’heure de la visite du médecin, à la nature des remèdes ordonnés, aux conditions dans lesquelles ils devaient être administrés, lorsque les malades auraient été transportés à l’hospice. Les noms étaient en écriture gothique, les numéros en chiffres arabes, les médicaments en ronde, les prescriptions en anglaise courante, — le tout entremêlé d’accolades finement tracées à l’encre bleue, et de barres doubles à l’encre rouge. Un modèle de calligraphie doublé d’un chef-d’œuvre de comptabilité.

« Il y a quelques-uns de ces enfants qui sont assez gravement atteints, ajouta le docteur. Recommandez qu’ils ne prennent pas froid pendant le transport…

— Oui… oui !… on le recommandera ! répondit négligemment