« Le comte est parti avec Bill et les deux chiens… Ils vont donner la chasse à Birk ! »
P’tit-Bonhomme ne put d’abord répondre, étranglé par l’émotion et aussi par la colère.
« Prends garde, mon boy ! ajouta la lessiveuse. L’intendant nous observe, et il ne faut pas…
— Il ne faut pas que l’on tue Birk, s’écria-t-il enfin, et je saurai bien… »
M. Scarlett, qui avait surpris ce colloque, vint interpeller P’tit-Bonhomme d’une voix brusque.
« Qu’est-ce que tu dis, groom, demanda-t-il, et qu’est-ce que tu fais là ?… »
Le groom, ne voulant pas entrer en discussion avec l’intendant, se contenta de répondre :
« Je désire parler à monsieur le comte.
— Tu lui parleras à son retour, répondit M. Scarlett, lorsqu’il aura attrapé ce maudit chien…
— Il ne l’attrapera pas, répondit P’tit-Bonhomme, qui s’efforçait de rester calme.
— Vraiment !
— Non, monsieur Scarlett… et s’il l’attrape, je vous dis qu’il ne le tuera pas !…
— Et pourquoi ?…
— Parce que je l’en empêcherai !
— Toi ?…
— Moi, monsieur Scarlett. Ce chien est mon chien, et je ne le laisserai pas tuer ! »
Et, tandis que l’intendant restait abasourdi par cette réponse, P’tit-Bonhomme, s’élançant hors de la cour, eut bientôt franchi la lisière du bois.
Là, pendant une demi-heure, rampant entre les halliers, s’arrêtant pour surprendre quelque bruit qui le mettrait sur les traces du comte Ashton, P’tit-Bonhomme marcha à l’aventure. Le bois était silen-