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ommes l’un près de l’autre, non plus comme de vieux époux, mais comme de jeunes amants, me direz-vous quel est le sujet de vos préoccupations ?

Laurence

Je vous assure…

Robert

Depuis huit grands jours, ne vivons-nous pas comme des étrangers ?

Laurence, voulant se lever.

Robert !

Robert

Là ! voyez, à l’instant même où, pour la première fois, je vous trouve seule, vous voulez déjà me quitter. Vous ne m’aimez pas.

Laurence

Je ne vous aime pas ! (À part.) Quel supplice !

Robert

Est-ce une jeune fille ? est-ce ma femme qui me parle ?

Laurence, à part.

Oh ! mon Dieu !

Robert

Je vous comprendrais si vous étiez mademoiselle de Croix au lieu d’être madame Maubray, et si mon amour…

Laurence

Mais, je vous assure qu’il n’en est rien, je…

Robert

Si vous m’aimiez, vos yeux se baisseraient-ils devant les miens ?… Si vous m’aimiez, me trouveriez-vous ridicule et ennuyeux ? Si vous m’aimiez, repousseriez-vous le bras qui enlace votre taille ? (Il lui prend la taille.)

Laurence, au comble de l’agitation.

Robert ! Robert !

Robert

Je vous aime, moi ! (Il veut la prendre dans ses bras, elle se débat.)


Scène XI

Les mêmes, Léonie.
Léonie, tenant un carton à chapeau.

Ce n’est que moi, chers amis ; ne vous dérangez pas !

Robert

La peste soit des importuns !

Léonie, bas à Laurence.

Il paraît que j’arrive à temps !

Robert

Comment se fait-il, ma chère Laurence, que vos domestiques n’aient pas annoncé madame de Vanvres ?

Léonie