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Absolument seuls ! Parlez vite… Vous commencez à me faire peur !

Roquefeuille

Vous savez ce que M. Duvernet vous a dit de la nationalité de votre mari ?… de Robert, veux-je dire ?

Laurence

Pourquoi vous reprendre ? Robert et mon mari ne font qu’un !

Roquefeuille

Un notaire… (permettez-moi de redevenir notaire pour un instant) est tenu à la plus grande rigueur dans le choix de ses termes. Donc, je le répète, avez-vous ici l’acte de naissance de Robert ?

Laurence

Il doit être dans le secrétaire de sa chambre.

Roquefeuille

Alors, veuillez me l’aller chercher.

Laurence

Mais, encore une fois…

Roquefeuille

Faites, je vous prie, ma chère dame, ce que je vous demande ; je répondrai ensuite à toutes vos questions… Ah ! veuillez m’apporter votre acte de mariage. (Laurence sort.) D’honneur ! ce serait bien drôle. Mais c’est impossible ; si Robert est un ignorant, le consul doit connaître la loi.

Laurence, revenant avec une liasse de papiers.

Voici ce que j’ai trouvé.

Roquefeuille

Merci ! (Feuilletant.) L’acte de naissance et l’acte de naturalisation. Maxime a dit vrai ! Robert avait deux ans quand son père s’est fait naturaliser Français. Donc, Robert est Anglais. L’acte de mariage ! Il est bien passé devant le consul français de Maurice… Mais comment le consul n’a-t-il pas exigé la production de l’acte de naissance ? Ah ! voici ! Robert se donne la qualité de Français, et l’acte de naissance, étant en France, est remplacé par un acte de notoriété… (À part.) Je comprends maintenant !

Laurence

Eh bien ! aurai-je le mot de l’énigme ?

Roquefeuille

Le mot !… Vous me promettez que vous n’allez pas crier ?

Laurence

Mais non, mon Dieu !…

Roquefeuille

Et que vous n’allez pas vous évanouir ?

Laurence

Ah ! vous m’impatientez… Parlez vite ; je le veux !

Roquefeuille

Eh bien, mademoiselle…

Laurence