demeure de s’expliquer sur ses idées personnelles d’affranchissement au milieu d’un territoire à esclaves.
Le 26, dans la soirée, un planton, expédié de Jacksonville, arriva à Camdless-Bay, et remit un pli à l’adresse de James Burbank.
Voici ce que contenait ce pli :
« Ordre à M. James Burbank de se présenter en personne demain, 27 février, à onze heures du matin, à Court-Justice, devant les autorités de Jacksonville. »
Rien de plus.
VII
quand même !
Si ce n’était pas encore le coup de foudre, c’était, du moins, l’éclair qui le précède.
James Burbank n’en fut pas ébranlé, mais quelles inquiétudes éprouva toute la famille ! Pourquoi le propriétaire de Camdless-Bay était-il mandé à Jacksonville ? C’était bien un ordre, non une invitation, de comparaître devant les autorités. Que lui voulait-on ? Cette mesure venait-elle à la suite d’une proposition d’enquête qui allait être commencée contre lui ? Était-ce sa liberté, sinon sa vie, que menaçait cette décision ? S’il obéissait, s’il quittait Castle-House, l’y laisserait-on revenir ? S’il n’obéissait pas, emploierait-on la force pour le contraindre ? Et, dans ce cas, à quels périls, à quelles violences, les siens seraient-ils exposés ?
« Tu n’iras pas, James ! »
C’était Mme Burbank qui venait de parler ainsi, et, on le sentait bien, au nom de tous.