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conclusion.

lèvres des deux frères, et, relevant leur manche, ils montrèrent sur leur bras gauche un tatouage identique.

Devant cette nouvelle impossibilité de les distinguer l’un de l’autre, le capitaine Howick se borna à dire :

« L’auteur des massacres de Kissimmee doit être fusillé. — Quel est-il de vous deux ?

— Moi ! » répondirent en même temps les deux frères.

Sur cette réponse, le peloton d’exécution mit en joue les condamnés qui s’étaient embrassés pour la dernière fois.

Une détonation retentit. La main dans la main, tous deux tombèrent.

Ainsi finirent ces hommes, chargés de tous ces crimes qu’une extraordinaire ressemblance leur avait permis de commettre impunément depuis tant d’années. Le seul sentiment humain qu’ils eussent jamais éprouvé, cette farouche amitié de frère à frère qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, les avait suivis jusque dans la mort.


XVI

conclusion


Cependant la guerre civile se poursuivait avec ses phases diverses. Quelques événements s’étaient récemment accomplis, dont James Burbank n’avait pu avoir connaissance depuis son départ de Camdless-Bay et qu’il n’apprit qu’au retour.

En somme, il semblait que, pendant cette période, l’avantage eût été obtenu par les confédérés concentrés autour de Corinth, au moment où les fédéraux occupaient la position de Pittsburg-Landing. L’armée séparatiste avait, pour