L’un d’eux, une lanterne à la main, venait de se diriger vers la chambre de Zermah. Celle-ci n’eut que le temps de se jeter sur la litière d’herbe, de manière à cacher le trou fait au mur latéral.
Texar — c’était lui — entrouvrit la porte, regarda dans la chambre, aperçut la métisse étendue près de la petite fille et qui semblait dormir profondément. Puis il se retira.
Zermah vint alors reprendre sa place derrière la porte qui avait été refermée.
Si elle ne pouvait rien voir de ce qui se passait dans la chambre, ni reconnaître l’interlocuteur de Texar, elle pouvait l’entendre. Et voici ce qu’elle entendit.
XII
ce qu’entend zermah
« Toi, à l’île Carneral ?
— Oui, depuis quelques heures.
— Je te croyais à Adamsville[1], aux environs du lac Apopka[2] ?
— J’y étais il y a huit jours.
— Et pourquoi es-tu venu ?
— Il le fallait.
— Nous ne devions jamais nous rencontrer, tu le sais, que dans le marais de la Crique-Noire, et seulement lorsque quelques lignes de toi m’en donnaient avis !
— Je te le répète, il m’a fallu partir précipitamment et me réfugier aux Everglades.