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nord contre sud.

— Parfaitement, et j’ajoute même que, si nous parvenons à nous emparer de sa personne, monsieur Burbank n’aura pas à le regretter.

— Que voulez-vous dire ?… demanda vivement James Burbank au capitaine Howick.

— Je veux dire que ce chef est précisément l’Espagnol que le Conseil de guerre de Saint-Augustine a récemment acquitté, faute de preuves, dans l’affaire de Camdless-Bay…

— Texar ? »

Tous venaient de jeter ce nom, et avec quel accent de surprise, on l’imaginera sans peine !

« Comment, s’écria Gilbert, c’est Texar, le chef de ces partisans que vous cherchez à atteindre ?

— Lui-même ! Il est l’auteur du guet-apens de Kissimmee, de ce massacre accompli par une cinquantaine de coquins de son espèce qu’il commandait en personne, et, ainsi que nous l’avons appris à New-Smyrna, il s’est réfugié dans la région des Everglades.

— Et si vous parvenez à vous emparer de ce misérable ?… demanda Edward Carrol.

— Il sera fusillé sur place, répondit le capitaine Howick. C’est l’ordre formel du commodore, et cet ordre, monsieur Burbank, tenez pour assuré qu’il sera immédiatement mis à exécution ! »

On se figure aisément l’effet que cette révélation produisit sur James Burbank et les siens. Avec le renfort amené par le capitaine Howick, c’était la délivrance presque certaine de Dy et de Zermah, c’était la capture assurée de l’Espagnol et de ses complices, c’était l’immanquable châtiment qui punirait enfin tant de crimes. Aussi, que de bonnes poignées de main s’échangèrent entre les marins du détachement fédéral et les noirs amenés de Camdless-Bay, et comme les hurrahs retentirent avec entrain !

Gilbert mit alors le capitaine Howick au courant de ce que ses compagnons et lui venaient faire dans le Sud de la Floride. Pour eux, avant tout, il s’agissait de délivrer Zermah et l’enfant, entraînées jusqu’à l’île Carneral, ainsi que l’indiquait le billet de la métisse. Le capitaine apprit en même