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nord contre sud.

l’attaque de la plantation. Et, s’ils avaient commencé leurs recherches, c’est qu’ils connaissaient l’enlèvement de l’enfant et de la métisse. Et, s’ils le connaissaient, c’est que Mme Burbank et miss Alice avaient pu le leur dire. Toutes deux vivaient aussi. Toutes deux avaient pu rentrer à Castle-House, après avoir entendu le dernier cri jeté par Zermah, qui appelait à son secours contre Texar.

James Burbank était donc au courant de ce qui s’était passé. Il savait le nom du misérable. Peut-être même soupçonnait-il quel endroit servait de retraite à ses victimes ? Il saurait enfin parvenir jusqu’à elles !

Cet enchaînement de faits se fit instantanément dans l’esprit de Zermah. Elle fut pénétrée d’un espoir immense — espoir qui s’évanouit presque aussitôt, quand elle entendit l’Espagnol répondre :

« Oui ! Qu’ils cherchent, ils ne trouveront pas ! Dans quelques jours, du reste, James Burbank ne sera plus à craindre ! »

Ce que signifiaient ces paroles, la métisse ne pouvait le comprendre. En tout cas, de la part de l’homme auquel obéissait le Comité de Jacksonville, ce devait être une redoutable menace.

« Et maintenant, Squambô, j’ai besoin de toi pour une heure, dit alors l’Espagnol.

À vos ordres, maître.

— Suis-moi ! »

Un instant après, tous deux s’étaient retirés dans la chambre occupée par l’Indien.

Qu’allaient-ils y faire ? N’y avait-il pas là quelque secret dont Zermah aurait à profiter ?

Dans sa situation, elle ne devait rien négliger de ce qui pourrait la servir.

On le sait, la porte de la chambre de la métisse n’était point fermée, même pendant la nuit. Cette précaution eût été inutile d’ailleurs, car le réduit était clos intérieurement, et Squambô en gardait la clef sur lui. Il était donc impossible de sortir du blockhaus, et, par conséquent, de tenter une évasion.