temps dans la capitale de l’Inde, et son retour en Amérique s’effectuerait très promptement. L’absence du Franklin serait donc limitée à quelques mois, conformément aux prévisions de la maison Andrew.
Pendant que le capitaine Ellis répondait tantôt aux questions de Mrs. Burker, tantôt aux questions de Mrs. Branican, celle-ci, toujours entraînée par son imagination, se figurait qu’elle était à bord du Franklin !… Ce n’était pas Ellis… c’était John, qui lui disait ces choses… C’était sa voix qu’elle croyait entendre…
En ce moment, le second monta sur la dunette et prévint le capitaine que les préparatifs allaient prendre fin. Les matelots, placés sur le gaillard d’avant, n’attendaient plus qu’un ordre pour déhaler le navire.
Le capitaine Ellis offrit alors à Mrs. Branican de la faire remettre à terre, à moins qu’elle ne préférât rester à bord ; Dans ce cas, elle pourrait traverser la baie sur le Boundary, et débarquerait, lorsqu’il aurait accosté le wharf. Ce serait l’affaire de deux heures au plus.
Mrs. Branican eût très volontiers accepté l’offre du capitaine. Mais elle était attendue à déjeuner pour midi. Elle comprit que Jane, après ce que lui avait dit la mulâtresse, serait très inquiète de ne pas être de retour chez elle, en même temps que son mari. Elle pria donc le capitaine Ellis de la faire reconduire à l’appontement, afin de ne pas manquer le premier départ de la steam-launch.
Des ordres furent donnés en conséquence. Mrs. Branican et Mrs. Burker prirent congé du capitaine, après que celui-ci eut baisé les bonnes joues du petit Wat. Puis, toutes deux, précédant la nourrice, s’embarquèrent dans le canot du bord, qui les ramena à l’appontement.
En attendant l’arrivée de la steam-launch, qui venait de quitter le quai de San-Diégo, Mrs. Branican regarda avec un vif intérêt les manœuvres du Boundary. Au rude chant du maître d’équipage, les matelots viraient l’ancre, le trois-mâts gagnait sur sa chaîne, tandis