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mistress branican.

— De la tribu des Goursis.

— Est-ce que ce sont des nomades ?… »

L’indigène ne parut pas comprendre ce que voulait dire le chef de l’escorte.

« Est-ce une tribu qui va d’un campement à l’autre, reprit Tom Marix, une tribu qui n’habite pas un village ?…

— Elle habite le village de Goursi, répondit le fils, qui semblait être assez intelligent.

— Et ce village est-il près de la Fitz-Roy ?…

— Oui, à dix grandes journées de l’endroit où elle va se jeter à la mer. »

C’est dans le Golfe du Roi que se déverse la Fitz-Roy river, et c’était là, précisément, que la deuxième campagne du Dolly-Hope avait pris fin en 1883. Les dix journées, indiquées par le jeune homme, démontraient que le village de Goursi devait être situé à une centaine de milles du littoral.

C’est ce qui fut relevé par Godfrey sur la carte à grands points de l’Australie occidentale, — carte qui portait le tracé de la rivière Fitz-Roy pendant un parcours de deux cent cinquante milles, depuis son origine au milieu des régions vagues de la Terre de Tasman.

« Connaissez-vous la tribu des Indas ? » demanda alors Tom Marix aux indigènes.

Les regards du père et du fils parurent s’enflammer, lorsque ce nom fut prononcé devant eux.

« Évidemment, ce sont deux tribus ennemies, ces Indas et ces Goursis, deux tribus qui sont en guerre, fit observer Tom Marix, en s’adressant à Mrs. Branican.

— C’est vraisemblable, répondit Dolly, et, très probablement, ces Goursis savent où se trouvent actuellement les Indas. Interrogez-les à ce sujet, Tom Marix, et tâchez d’obtenir une réponse aussi précise que possible. De cette réponse dépend peut-être le succès de nos recherches. »