Tom Marix me promet de faire tout ce qui dépendra de lui, afin que les hommes de l’escorte, blancs ou noirs, n’aient à se plaindre en aucune façon.
5 décembre. — Pendant nos haltes, nous avons beaucoup à souffrir du fait des fourmis blanches. C’est par myriades que nous assaillent ces insectes. Invisibles sous le sable fin, il suffit de la pression du pied pour qu’ils apparaissent à la surface.
« J’ai la peau dure et coriace, me dit Zach Fren, une vraie peau de requin, et pourtant ces maudites bêtes n’en font pas fi ! »
La vérité est que le cuir des animaux n’est pas même assez épais pour résister à la morsure de leurs mandibules. Nous ne pouvons plus nous étendre à terre, sans en être aussitôt couverts. Pour échapper à ces insectes, il faudrait s’exposer aux rayons du soleil, dont ils ne peuvent supporter l’ardeur. Ce ne serait que changer un mal pour un pire.
Celui de nous qui semble être le moins maltraité par ces fourmis, c’est le Chinois. Est-il trop paresseux pour que ces importunes piqûres triomphent de son indolence ? je ne sais ; mais, tandis que nous changeons de place, nous débattant, à demi enragés, le privilégié Gîn-Ghi, étalé à l’ombre d’une touffe de spinifex, reste immobile et dort paisiblement, comme si ces malfaisantes bêtes respectaient sa peau jaune.
Jos Meritt, au surplus, se montre aussi patient que lui. Bien que son long corps offre à ces assaillants un vaste champ à dévorer, il ne se plaint pas. D’un mouvement automatique et régulier, ses deux bras se lèvent, retombent, écrasent machinalement des milliers de fourmis, et il se contente de dire, en regardant son serviteur indemne de toute morsure :
« Ces Chinois sont vraiment des êtres exceptionnellement favorisés de la nature. — Gîn-Ghi ?…
— Mon maître Jos ?