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à travers l’australie méridionale.

Dolly ne parvenait pas à se contenir. Les traits de cet enfant, c’était tout John… son John bien-aimé, qu’ils évoquaient à ses regards !

Godfrey, à ses genoux, les mains tendues vers elle, d’un ton suppliant, répétait :

« Emmenez-moi… mistress… emmenez-moi !…

— Viens, mon enfant, viens ! » s’écria Dolly, qui l’attira sur son cœur.




V

à travers l’australie méridionale.


Le départ de la caravane s’effectua le 12 septembre, dès la première heure.

Le temps était beau, la chaleur modérée avec petite brise. Quelques légers nuages atténuaient l’ardeur des rayons solaires. Sous ce trente et unième parallèle, et à cette époque de l’année, la saison chaude commençait à s’établir franchement dans la zone du continent australien. Les explorateurs ne savent que trop combien ses excès sont redoutables, alors que ni pluie ni ombrage ne peuvent les tempérer sur les plaines du centre.

Il était à regretter que les circonstances n’eussent pas permis à Mrs. Branican d’entreprendre sa campagne cinq ou six mois plus tôt. Durant l’hiver, les épreuves d’un tel voyage auraient été plus supportables. Les froids, — par suite desquels le thermomètre s’abaisse quelquefois jusqu’à la congélation de l’eau, — sont moins à craindre que ces chaleurs, qui élèvent la colonne mercurielle au delà de quarante