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épave vivante.

de l’équipage, généreusement récompensés, avaient désormais leur existence à l’abri du besoin. Mais, si jamais le Dolly-Hope devait reprendre la mer pour une nouvelle expédition, on pouvait compter sur eux.

Toutefois Zach Fren ne laissait pas de venir fréquemment à Prospect-House. Mrs. Branican se plaisait à le voir, à causer avec lui, à reprendre par le détail les divers incidents de sa dernière campagne. D’ailleurs, une même manière d’envisager les choses les rapprochait chaque jour davantage l’un de l’autre. Ils ne croyaient pas que le dernier mot eût été dit sur la catastrophe du Franklin, et Dolly répétait au maître :

« Zach Fren, ni John ni ses huit compagnons ne sont morts !

— Les huit ?… je ne sais pas, répondait invariablement le maître. Mais, pour sûr, le capitaine John est vivant !

— Oui !… vivant !… Et où l’aller chercher, Zach Fren ?… Où est-il, mon pauvre John ?

— Il est où il est, et bien certainement quelque part, mistress Branican !… Et si nous n’y allons pas, nous recevrons de ses nouvelles !… Je ne dis pas que ce sera par la poste avec lettre affranchie… mais nous en recevrons !…

— John est vivant, Zach Fren !

— Sans cela, mistress Branican, est-ce que j’aurais jamais pu vous sauver ?… Est-ce que Dieu l’aurait permis ?… Non… Cela aurait été trop mal de sa part ! »

Et Zach Fren, avec sa façon de dire les choses, Mrs. Branican, avec l’obstination qu’elle y apportait, s’entendaient pour garder un espoir que ni M. William Andrew, ni le capitaine Ellis, ni personne de leurs amis, ne pouvaient plus conserver.

Durant l’année 1883, il ne survint aucun incident de nature à ramener l’attention publique sur l’affaire du Franklin. Le capitaine Ellis, pourvu d’un commandement pour le compte de la maison Andrew, avait repris la mer. M. William Andrew et Zach Fren étaient les seuls visiteurs qui fussent reçus au chalet. Quant à Mrs. Bra-