tants, personne. D’habitations, néant. Pas une chaloupe, pas un canot de pêche. Mer déserte, île aussi. De nombreuses bandes de mouettes, s’enfuyant d’une pointe à l’autre, animaient seules cette morne solitude.
Si ce n’était pas là l’île souhaitée des naufragés, où les besoins de l’existence sont assurés, du moins avait-elle pu offrir refuge aux survivants d’un naufrage.
L’île Browse mesure environ six à sept milles de circonférence : c’est ce qui fut constaté, lorsque le Dolly-Hope eut relevé ses contours du sud. En vain l’équipage cherchait-il à distinguer l’entrée d’un port, ou, à défaut de port, une crique ménagée au milieu des roches, entre lesquelles le steamer eût pu se mettre à l’abri au moins pendant quelques heures. Il fut bientôt démontré qu’un débarquement ne pourrait s’effectuer qu’en employant les embarcations du bord, et encore fallait-il trouver une passe qui leur permît d’atterrir.
Il était une heure après midi, lorsque le Dolly-Hope se trouva sous le vent de l’île. Comme la brise soufflait alors du nord-ouest, la houle battait moins violemment le pied des roches. En cet endroit, la côte, décrivant une large concavité, formait une sorte de vaste rade foraine, où un bâtiment pourrait mouiller sans imprudence, tant que l’aire du vent ne serait pas modifiée. Il fut aussitôt décidé que le Dolly-Hope se tiendrait là, sinon à l’ancre, du moins sous petite vitesse, tandis que sa chaloupe à vapeur irait à terre. Restait à reconnaître l’endroit où les hommes seraient à même de prendre pied entre ces récifs, que blanchissait la longue écume du ressac.
En fouillant la grève du bout de sa lunette, le capitaine Ellis finit par découvrir une dépression du plateau, une sorte de coupure, évidée dans le massif de l’île, et par laquelle un ruisseau se déversait dans la mer.
Lorsqu’il eut regardé à son tour, Zach Fren affirma qu’un débarquement pourrait s’effectuer au pied de cette coupure. La côte semblait y être moins accore, et son profil se rompait par un angle assez