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préparatifs.

Elle s’était relevée, elle tendait la main vers une des fenêtres par laquelle on apercevait l’horizon de mer.

M. William Andrew et le docteur Brumley la regardaient avec épouvante, craignant pour son état mental. Mais Dolly se possédait tout entière, et, le regard illuminé du feu de son âme :

« Plus d’espoir !… répéta-t-elle. Vous dites plus d’espoir !… Monsieur Andrew, si John est perdu pour vous, il ne l’est pas pour moi !… Cette fortune qui m’appartient, je n’en veux pas sans lui !… Je la consacrerai à rechercher John et ses compagnons du Franklin !… Et, Dieu aidant, je les retrouverai !… Oui !… je les retrouverai ! »



X

préparatifs


Une vie nouvelle allait commencer pour Mrs. Branican. S’il y avait eu certitude absolue de la mort de son enfant, il n’en était pas de même en ce qui concernait son mari. John et ses compagnons ne pouvaient-ils avoir survécu au naufrage de leur navire et s’être réfugiés sur l’une des nombreuses îles de ces mers des Philippines, des Célèbes ou de Java ? Était-il donc impossible qu’ils fussent retenus chez quelque peuplade indigène, et sans nul moyen de s’enfuir ? C’est à cette espérance que devait désormais se rattacher Mrs. Branican, et avec une ténacité si extraordinaire qu’elle ne tarda pas à provoquer un revirement dans l’opinion de San-Diégo au sujet du Franklin. Non ! elle ne croyait pas, elle ne pouvait pas croire que John et son équipage eussent péri, et, peut-être, fut-ce la persis-