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mistress branican.

— Oui, et ma santé lui a paru meilleure !… Les forces me reviennent, et bientôt je pourrai sortir…

— Pas avant qu’il vous le permette, Dolly !

— Non, monsieur Andrew, je vous promets de ne pas faire d’imprudences.

— Et je compte sur votre promesse.

— Vous n’avez encore rien reçu de relatif au Franklin, monsieur Andrew ?

— Non, et je ne saurais m’en étonner !… Les navires mettent quelquefois bien du temps à se rendre aux Indes…

— John aurait pu écrire de Singapore ?… Est-ce qu’il n’y a pas fait relâche ?

— Cela doit être, Dolly !… Mais, s’il a manqué le courrier de quelques heures, il n’en faut pas plus pour que ses lettres éprouvent un retard de quinze jours.

— Ainsi… vous n’êtes point surpris que John n’ait pas pu jusqu’ici vous faire parvenir une lettre ?…

— Aucunement… répondit M. William Andrew, qui sentait combien la conversation devenait embarrassante.

— Et les journaux maritimes n’ont point mentionné son passage ?… demanda Dolly.

— Non… depuis qu’il a été rencontré par le Boundary… il y a environ…

— Oui… environ deux mois… Et pourquoi faut-il que cette rencontre ait eu lieu !… Je ne serais point allée à bord du Boundary… et mon enfant… »

Le visage de Mrs. Branican s’était altéré, et des larmes coulaient de ses yeux.

« Dolly… ma chère Dolly, répondit M. William Andrew, ne pleurez pas, je vous en prie, ne pleurez pas !

— Ah ! monsieur Andrew… je ne sais… Un pressentiment me saisit parfois… C’est inexplicable… Il me semble qu’un nouveau malheur… Je suis inquiète de John !