Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sombre, je pourrais l’avoir laissé d’une dizaine de milles au vent…

— Mais rien ne nous retient plus ici, capitaine, répondit Kamylk-Pacha.

— Partons en ce cas.

— Une dernière fois, tu n’as pas besoin pour vérifier ta position en latitude et longitude, de reprendre hauteur ?…

— Non, Excellence, et je suis sûr de mon point comme je le suis d’être l’enfant de ma mère.

— Appareillons alors.

— À vos ordres. »

Les préparatifs se firent rapidement. L’ancre quitta le fond et remonta au bossoir. Les voiles éventées, la route fut donnée à l’ouest de quart-nord.

Debout à l’arrière, Kamylk-Pacha suivit du regard l’îlot inconnu, tant que les vagues lueurs du soir en dessinèrent les contours. Puis l’amas rocheux s’effaça dans les brumes. Mais, quand il le voudrait, le riche Égyptien était assuré d’en retrouver le gisement… et, avec lui, ce trésor qu’il lui avait confié, — trésor d’une valeur de cent millions de francs en or, diamants et pierres précieuses.