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Il était onze heures quarante-cinq. Le temps était magnifique. Pas un nuage au ciel. Avant un quart d’heure, le soleil aurait atteint le méridien. Le capitaine alla chercher son sextant, et il se disposa à prendre la hauteur méridienne. Quand il l’eut relevée, il en déduisit la latitude, dont il se servit pour avoir la longitude, en calculant l’angle horaire d’après l’observation faite à neuf heures. Il obtint ainsi la position de l’îlot avec une approximation qui ne devait pas comporter une erreur d’un demi-mille.

Ce travail terminé, il se préparait à remonter sur le pont, lorsque la porte de sa cabine s’ouvrit.

Kamylk-Pacha parut.

« Ton point est-il fait ?… demanda-t-il.

— Oui, Excellence.

— Donne. »

Le capitaine tendit la feuille de papier sur laquelle il avait établi ses calculs.

Kamylk-Pacha lut attentivement, comme s’il eût voulu graver en son souvenir le gisement de l’îlot.

« Tu conserveras précieusement ce papier, dit-il au capitaine. Mais, quant au journal de