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Il s’agissait d’abord de choisir un endroit convenable pour l’excavation, ni trop près des bords menacés de coups de mer lors des mauvais temps d’équinoxe, ni trop haut, afin d’éviter les chances d’un éboulement. Cet endroit se rencontra précisément à la base d’un rocher taillé à pic, sur une des pointes de l’îlot orientées vers le sud-est.

À l’ordre du capitaine Zô, les hommes débarquèrent les barils ainsi que leurs outils, et vinrent le rejoindre. Puis, ils commencèrent à attaquer le sol à cette place.

Le travail fut rude. C’est une dure matière que ce quartz cristallisé. À mesure que les pics le faisaient voler, les éclats étaient réunis avec soin, car on les emploierait à combler l’excavation, après que les barils y auraient été déposés. Il ne fallut pas moins de deux heures pour obtenir une cavité dont la profondeur mesurait de cinq à six pieds sur une égale largeur, — véritable fosse dans laquelle le sommeil d’un mort n’eût jamais été troublé par le déchaînement des tempêtes.

Kamylk-Pacha se tenait à l’écart, l’œil pensif, l’esprit attristé de quelque obsession douloureuse. Se demandait-il s’il ne ferait pas