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N’avait-il pas couru à travers les autres mers de l’Ancien Continent ? Était-ce même en Europe qu’il naviguait, lorsque ce nouvel îlot avait été aperçu ? Ce qui est certain, c’est que le brick-goélette avait été successivement entraîné sous des climats très différents, sous des zones très diverses, et que le meilleur marin du bord n’aurait pu dire où il se trouvait actuellement. Approvisionné pour plusieurs années, il n’avait jamais atterri que pour faire de l’eau, puis s’éloignait de cette aiguade que le capitaine Zô était seul à connaître.

On le sait, Kamylk-Pacha avait dû longtemps naviguer avant de trouver un îlot à sa convenance, et, alors qu’il se disposait à jeter ses richesses à la mer, l’îlot si impatiemment cherché venait enfin d’apparaître.

Tels étaient les événements se rattachant à l’histoire de l’Égypte et de la Syrie qu’il importait de mentionner. À peine en sera-t-il question désormais. Le récit va prendre une allure plus fantaisiste que ce grave début ne pourrait le donner à croire… Mais il fallait l’appuyer sur une base solide, et c’est ce que l’auteur a fait, — ou du moins a tenté de faire.