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décidât à fuir ce pays d’Orient malgré qu’il y fût si vivement attaché, soit que la Syrie redevînt assez sûre pour qu’il pût s’y établir en toute sécurité, il irait reprendre son trésor là où il l’aurait enfoui.

Le capitaine Zô approuva les projets de Kamylk-Pacha et offrit de les exécuter d’une telle façon que ce secret ne pût jamais être dévoilé. Un brick-goélette fut acheté. On forma un équipage composé d’éléments divers, de marins qui n’avaient aucun lien entre eux, — pas même le lien de la nationalité. Les barils furent embarqués sans que personne pût soupçonner ce qu’ils renfermaient. À la date du 13 avril, le bâtiment sur lequel Kamylk-Pacha prit passage au port de Latakié avait mis en mer.

On le sait, sa volonté bien arrêtée était de découvrir un îlot dont le gisement ne serait connu que du capitaine et de lui. Il importait donc que l’équipage fût tellement dérouté qu’il ne pût estimer la direction suivie par le brick-goélette. Le capitaine Zô agit en conséquence pendant quinze mois, modifiant la route en tous les sens. Était-il sorti de la Méditerranée, et s’il en était sorti, y était-il rentré ?