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voici que les événements tournaient encore contre lui.

Était-il prudent qu’il restât à Alep, au moment où Ibrahim se disposait à envahir la Syrie ? Sans doute, il ne s’agissait que d’une action contre le pacha de Saint-Jean d’Acre. Mais, après avoir dépossédé Abdallah, le vice-roi arrêterait-il son armée victorieuse ? Son ambition se bornerait-elle au châtiment d’un coupable ? Ne profiterait-il pas de l’occasion pour tenter la conquête définitive de cette Syrie, objet constant de ses désirs ? Et, après Saint-Jean d’Acre, les villes de Damas, de Sidon, d’Alep, ne seraient-elles pas menacées par les soldats d’Ibrahim ? C’était à tout le moins fort à craindre.

Kamylk-Pacha prit, cette fois, une résolution définitive. Ce n’était pas à lui qu’on en voulait, c’était surtout à sa fortune convoitée par Mourad, et que ce parent cherchait à lui arracher, dût-il en abandonner une grande part au vice-roi. Eh bien, il fallait faire disparaître cette fortune, il fallait la déposer en un si secret endroit que personne ne pût l’y découvrir. Puis, on verrait venir les événements. Plus tard, soit que Kamylk-Pacha se