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Syrie, sous la protection d’Abdallah. Le vice-roi réclama l’extradition de ces paysans. Le pacha de Saint-Jean d’Acre refusa. Méhémet-Ali sollicita du sultan l’autorisation de réduire Abdallah par les armes. Mahmoud répondit d’abord que les fellahs étant des sujets turcs, il n’avait point à les rendre au vice-roi d’Égypte. Mais, à peu de temps de là, désireux de se ménager l’aide de Méhémet-Ali ou tout au moins sa neutralité au lendemain de la révolte du pacha de Scutari, il accorda l’autorisation demandée.

Divers incidents, entre autres l’apparition du choléra sur les Échelles du Levant, retardèrent le départ d’Ibrahim à la tête d’une armée de trente-deux mille hommes et de vingt-deux navires de guerre. Kamylk-Pacha eut donc le loisir de réfléchir sur les dangers que devait lui créer le débarquement des Égyptiens en Syrie.

Il avait cinquante et un ans alors, et cinquante et un ans d’une vie assez tourmentée, cela met un homme presque au seuil de la vieillesse. Très fatigué, très découragé, très désillusionné, n’aspirant plus qu’au repos qu’il avait espéré dans cette tranquille ville d’Alep,