Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prêter à cette spoliation. Pareilles complaisances se sont vues en Égypte, se voient encore en des pays d’une civilisation moins orientale.

Qu’on veuille bien ne pas oublier que cet enfant de Mourad fut nommé Saouk.

En face de cet état de choses, Kamylk-Pacha comprit qu’il n’avait qu’un parti à prendre : réunir sa fortune, dont la plus grande part se composait de diamants et de pierres précieuses, et l’emporter hors d’Égypte. C’est ce qui fut exécuté avec autant de prudence que d’habileté, grâce à l’intervention de quelques étrangers habitant Alexandrie, auxquels l’Égyptien n’hésita pas à se fier. Sa confiance était bien placée, d’ailleurs, et l’opération s’accomplit dans le plus grand mystère. Quels étaient ces étrangers, à quelle nationalité appartenaient-ils ?… Kamylk-Pacha était seul à le savoir.

Du reste, trois barils à double enveloppe, cerclés de fer, qui ressemblaient à ces fûts où l’on met les vins d’Espagne, avaient suffi à contenir toutes ces richesses. Ils furent embarqués secrètement à bord d’un speronare napolitain, et leur propriétaire, accompagné du