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pattes, se traînait comme un crabe au milieu des galets. Les autres, Juhel et Saouk, n’étaient pas moins occupés. Pas une seule parole ne se faisait entendre. Cette opération s’accomplissait silencieusement. Les bouches n’auraient pas été plus muettes à une cérémonie funèbre.

Et, de fait, n’était-ce pas un cimetière, cet îlot perdu dans les parages du golfe, et n’était-ce pas une tombe que cherchaient ces déterreurs — une tombe dont ils voulaient exhumer les millions de l’Égyptien ?…

Après une demi-heure, on n’avait rien trouvé. On ne se rebutait pas pourtant. Que l’on fût sur l’îlot de Kamylk-Pacha, que les barils fussent enfouis sur sa pointe méridionale, nul doute à cet égard.

Un soleil dévorant versait les feux de ses rayons. La sueur inondait les visages. Ces gens ne voulaient rien sentir de la fatigue. Tous travaillaient, avec cette ardeur de fourmis creusant leur fourmilière — tous, même le gabarier, pris du démon de l’avidité. Chez Juhel, le dédain faisait monter parfois l’écœurement aux lèvres.

Enfin un cri de joie — n’était-ce pas plutôt