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sentit le sol immobile ! Gildas Trégomain, Juhel et Saouk se trouvèrent bientôt à ses côtés.

Pendant ce temps, Sélik avait exploré l’îlot du regard. Il se demandait ce que ces étrangers allaient y faire… Pourquoi donc un si long voyage, pourquoi tant de dépenses et de fatigues ?… Relever le gisement de ces roches, cela ne s’expliquait par aucun motif plausible… C’était invraisemblable, à moins que ces gens-là ne voulussent faire œuvre de fous ! Mais si maître Antifer présentait quelques symptômes de folie, on ne pouvait guère admettre que Juhel et le gabarier n’eussent pas leur raison pleine et entière !… Et malgré cela, ils prêtaient leur concours à cette exploration !… Puis, les deux Égyptiens, mêlés à une pareille aventure…

Sélik avait donc plus que jamais le droit de suspecter les démarches de ces étrangers, et il se préparait à quitter le bord pour les suivre sur l’îlot… Pierre-Servan-Malo fit un geste que comprit Juhel, et ce dernier, s’adressant à Sélik :

« Inutile de nous accompagner, lui dit-il. Ici, nous n’avons pas besoin d’un interprète…