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finit toujours par se montrer, que diable ! même sur les parages du golfe d’Oman… On arriverait à trouver l’îlot, s’il existait… Mais l’intervention de ces gens suspects, embarqués à bord de la Berbera

La nuit, très obscure, très embrouillée de vapeurs, fit courir au petit bâtiment de sérieux dangers. Ces dangers ne provenaient pas de sa légèreté, puisque cela lui permettait de s’élever à la lame et d’éviter les crêtes déferlantes. Or, il y eut des sautes de vent si brusques qu’il aurait dix fois chaviré, sans l’habileté nautique du vieux patron.

Après minuit, le vent tendit à mollir, grâce à la tombée d’une pluie persistante. Peut-être se préparait-il un changement de temps pour le lendemain ?… Non, et lorsque le jour revint, si les nuages n’avaient plus l’aspect tempétueux de la veille, si le trouble de l’atmosphère ne se manifestait pas par de violentes rafales, le ciel n’en était pas moins voilé d’épaisses vapeurs. Aux abondantes averses de la nuit succédait cette pluie fine des nuages bas, qui, n’ayant pas le temps de se former en grosses gouttes, se déverse en eau pulvérisée.

Lorsque Juhel monta sur le pont, il ne put