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serait en état le soir ou le lendemain au plus tard, ne s’était-il pas trop avancé ? C’est ce que lui fit observer Gildas Trégomain. En effet, il était trois heures de l’après-midi, et l’interprète ne reparaissait pas. Cela ne laissait pas de les inquiéter tous les deux. S’ils devaient renoncer à ses services, quel embarras pour s’entendre avec des pêcheurs de Sohar en n’employant que la langue des gestes ! Des conditions d’affrètement, de la nature des recherches qui allaient être entreprises, de la direction à suivre à travers le golfe, comment pourraient-ils se tirer ? À la rigueur, il est vrai, Ben-Omar et Nazim savaient l’arabe… mais de s’adresser à eux…

Heureusement Sélik ne manqua pas à sa promesse, il se fût bien gardé d’y manquer. Vers cinq heures de l’après-midi, lorsque le gabarier et Juhel se disposaient à regagner le caravansérail, l’interprète les rejoignit sur l’estacade du port.

« Enfin ! » s’écria Juhel.

Sélik s’excusa du retard. Ce n’était pas sans peine qu’il avait pu trouver une embarcation, et encore ne l’avait-il nolisée qu’à un prix assez élevé.